Accueil                                                                                                                                                                              litoraria : les données

La Litoraria : quelques données historiques
présentation succinte :
La LITORARIA était la plaine littorale de la cité de NIMES à l'époque romaine.

Véritable entité tant sur le plan géographique (la basse plaine du Vidourle et son débouché : La lagune, petite mer intérieure reliant le Rhône du côte de Saint Gilles à l'étang de Thau) que sur le plan économique, qu'administratif. Aujourd'hui encore, la LITORARIA est un ensemble homogène inscrit dans ce qui est fréquemment nommé la petite Camargue.

L'abbaye de Psalmodi a été longtemps le moteur de cette micro-région.

Quelques éléments :
Reconstitution historique :
Fin de l'ère quaternaire des masses alluvionnaires se déposent s'avançant dans la mer. Elles gênent l'écoulement des eaux qui contournent les accumulations. La Durance s'écoule alors vers le Rhône et celui-ci vers la mer en plusieurs bras. Un bras majeur se fixe sur un tracé Arles-Fos, appelé le Rhône d'Ulmet puis Grand-Rhône. Une partie des eaux occidentales par contre crée des cours successifs du pied des Costières de Nîmes jusqu'au cœur du delta. Les étangs actuels du Scamandre et de Mauguio-Lattes sont les témoins fossiles de l'immense lagune traversée par le bras occidental qui courait d'Arles à Sète et Agde, appelé Rhône de Canavère ou des Touradons. 

Grande activité économique permise par cette mer intérieure : les ports d'Espeyran, du Cailar, de Lattes, d'Agde, parfois de création étrusque déploient une activité importante avec le développement de Massalia, mais sont également en relation avec toute la méditerranée (cf les rapports de fouille du Cailar)

Litoraria apparaît dans les textes en 898 dans une charte du chapître de l'église cathédrale de Nimes. Selon A. Parodi (PARODI 1983), cet espace , qui n'apparaît jamais avec le titre de viguerie (vicaria), pourrait pourtant avoir constitué une subdivision de comté. La Litoraria semble donc bien constituer une réalité administrative durant le haut Moyen Age et sans doute auparavant.

Au plan religieux, cette spécificité de l'organisation de l'espace se vérifie dans l'existence, à la fin du Moyen Age, d'un "archiprêtré des Goths" dont le chef-lieu est localisé à Aimargues. En outre, la géographie historique de la petite Camargue garde l'empreinte de la présence wisigothique dans plusieurs toponymes significatifs : fines Gothiae, fossa gothica (la roubine Bosoe   nne, canal du Bourgidou, branché sur le Rhône de Peccaïs (Lhomer 1987 p49, Cabot 1991, p21), Sylve Godesque, Saint Laurent de Gothia / d'Aigouze ...

La charte n° VIII de 898 mentionne l'église Notre Dame de Garruguière (Aigues Vives) localisée "in Litoraria" (Cart. Nimes, VIII p 17). La charte XIX de 918, à propos de la "via publica qui de Sancto Saturnino in Litoraria discurrit" (Cart. Nimes p.32). La charte XXIII, de 923, il est question de la "via qui de Valle-Anagia in Litoraria discurrit" (Cart. Nimes p43). La charte n° XLVI, de 944 mentionne "la villa Armacianicus, in Litoraria" (Cart. Nimes p81).

La Litoraria se caractérise par une forte implantation des domaines agricoles à la fin de l'antiquité et surtout dans le haut Moyen Age, où l'on note la densité considérable des établissements psalmodiens. L'impact des wisigoths a subsisté plusieurs siècles après l'arrivée des Francs au milieu du VIIIème siècle. Une bulle de Calixte (Bull. saint gilles XXXVII,1119) précise que l'abbaye de Psalmodi est située dans la "province gothe" : "per gothicam provinciam". Plus étonnant encore, en 1405, l'archiprêtré d'Aimargues est appelé "Archipresbiteratus gojiensis", "l'archiprêtré des des Goths" (Archives du Vatican, Colletorie 159F° 342-351; P. Clément).

 L'écoulement primitif orienté d'Est en Ouest s'est réorienté progressivement vers le Sud. Au Moyen-Age la circulation entre les étangs de Mauguio et de Scamandre ne se fait que par des " roubines " entretenues par des abbés, seigneurs et consuls des villes car les alluvions drainées par les Vistre et Vidourle aux eaux dévastatrices lors de fortes pluies, ont comblé peu à peu l'ancien bras. Aujourd'hui des mas comme Port-Viel ou le mas des Ports se trouvent à l'intérieur des terres alors qu'ils étaient jadis entourés d'étangs navigables. L'endroit est découpé suivant des cordons littoraux et les Petits Rhône successifs. Entre le Vistre à hauteur de la tour Carbonière et le port de Sylveréal le cordon s'appelle cordon de Montcalm ou de Sylveréal. Dans la région il est encore appelé du nom de la " forêt des Goths " ou " sylve Godesque " puis Sylve réal. Ne pouvant franchir ce cordon, le Rhône des Touradons s'est orienté vers l'Ouest. Le Petit Rhône, bras de Peccais, marque depuis le IXème la séparation entre les terres du " royaume " de Charles le Chauve et les " terres d'Empire " de Lothaire, devenues respectivement, après les luttes pour la possession de la Provence, par le traité de 1125, terres de Languedoc et terres de Provence. C'est aujourd'hui, la limite entre les départements du Gard et des Bouches du Rhône.

Accueil                                                                                                                                                                              litoraria : les données