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Le prieuré de Saint Michel de Grandmont (34)

 

Dimanche 26 janvier 2003 une trentaine de membres de Litoraria et de l’atelier archéologique de Lunel-Viel s’est déplacée à Saint Michel de Grandmont.

 

Aller jusqu’à Lodève ; à Lodève quitter la route qui va à Millau, prendre la direction de Lodève, le prieuré est indiqué à environ 7 km. Vous montez sur le vaste plateaux gréseux qui s’élève à 428 m d’altitude. Vous surplombez Lodève dont vous apercevez le clocher de la cathédrale. Le site se visite tous les dimanches et en semaine pendant l’été.

 

 

L’ordre des Grandmontains :

Ce mouvement est fondé dans la première moitié du XIIe siècle. Il se situe dans l’aspiration au retour à l’érémitisme et la vie dépouillé des premiers moines de la chrétienté. En effet, nous sommes à une période où l’ordre bénédictin est à son apogée et certains reprochent à celui l’oubli de l’austérité qu’avait prôné Saint-Benoît.

C’est Etienne de Muret, le père de l’ordre, qui montre la voix au retour d’un périple en Calabre. Il entame en 1076 une vie solitaire, en forêt de Muret dans les monts limousins d’Ambazac. Plus tard en 1124, les disciples d’Etienne viennent s’établir au lieu dit « Grandmont », dans un village voisin de la forêt de Muret.. C’est le point de départ d’un réseau qui prit son essor à partir de 1140 et se diffusa dans de très nombreuses régions jusqu’à atteindre le chiffre de 168 maisons et 1200 religieux vers 1250.

Les moines de Grandmont sont très souvent comparés aux Chartreux car les deux règles tendent vers le même idéal de bonté et de pauvreté : Il faut se retrancher du monde et ne jamais transgresser l’impératif de l’austérité !

Pas de feu dans le prieuré, des effets personnels réduits au strict minimum, on marche pieds nus ! Ceux qui ont arpenté dimanche les couloirs et salles du prieuré ont pu se rendre compte à quel point il devait être pénible de supporter la règle ! Pas de hiérarchie, toute forme de revenus est prohibée, pas de possession d’archives qui ne peuvent mener qu’à des contestations et procès. On tolère, en cas d’absolue nécessité, le recours à la quête.

 

Le site

La fondation du site semble conforme à l’esprit de l’ordre quant au choix d’un lieu boisé. Le monastère s’ouvre encore sur une vaste forêt de chênes rouvres. Et le site recèle de multiples indices d’une intense occupation pluri-millénaire. Plus tard, le monastère aurait repris la relève d’une église appelée Sanctus Michaelis in villa Cerclarias. Au sud du monastère on peut découvrir deux dolmens, des pierres creusées de cupules plus ou moins profondes dont la signification reste encore aujourd’hui énigmatique.

 

 

La construction :

 

·       Le style de construction de l’église permet de la dater des toutes dernières années du XIIe s. (Nous sommes à la transition entre le roman et le gothique). Elle est considérée comme le prototype de l’architecture de l’ordre ! l’église est bâti en grès avec une nef unique, sans contreforts et baies sur le côté, pas de mouluration, piliers ou doubleaux, chapiteaux ; pas de sacristie (encore un signe de pauvreté absolue).... Quand on pénètre à l’intérieur, on est tout de suite frappé par ce dépouillement architectural. Seule l’abside est percée de trois hautes fenêtres avec fort ébrasement vers l’intérieur (le triplet). La voûte en berceau continu, légèrement brisé, est construite selon le schéma grandmontains de la vouta plana.

Le portail s’ouvre au nord ; il présente des arcs en tiers-point sans tympan. Les chapiteaux sont très simplement décorés de feuillages très stylisés. A l’origine, un auvent construit en bois protégeait l’entrée. Ce porticum spécifique aux grandmontains était destiné à la réception des visiteurs qui étaient invités à s’unir aux prières, mais qui ne pouvaient pas être admis dans l’église.

 

·       Sur les 150 celles de l’ordre de Saint Etienne de Muret répertoriées en France, Saint-Michel de Grandmont est la seule a avoir gardé les quatre ailes de son cloître. Trois galeries sur quatre ont été remaniées et reçu des voûtes sur croisées d’ogives toriques. Du nord au sud, l’aile du levant comprend successivement le couloir des morts, passage qui permet d’accéder au cimetière qui jouxte l’extérieur de l’abside (des tombes antropomorphes, creusées dans la roche ont été mises à jour lors des dernières fouilles archéologiques) ; la salle capitulaire voûtée d’ogives et éclairée par deux baies en meurtrière, la salle des moines (le réfectoire), voûtée de la même manière. L’absence de cheminée nous rappelle la rudesse de la règle.

 

Il existait en Bas-Languedoc deux autres établissements fondés par les disciples d’Etienne de Muret. Le plus connu est situé sur la paroisse de Montauberou, entendez par là, le domaine de Grammont aux portes de Montpellier ; L’aile orientale où était inscrite autrefois la salle capitulaire est devenue la salle des mariages. L’église romane a été remplacée par une église gothique, et une partie des bâtiments entourant l’ancien cloître des moines grandmontains a été préservée.

 

Le repas n’a pas été tiré du sac, nous avons partagé une grande tablée. Car il est possible de se restaurer sur le site. L’après-midi, changement de programme. Sage décision ! Nous sommes allés visiter le cathédrale Saint-Géniès et Saint-Fulcran à Lodève au lieu du village de Mourèze. Le vent froid nous ayant découragés.

 

 

 

Pour en savoir plus : http://www.grandmont.fr.st

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