NOTRE VIDOURLE

rencontres des 20 et 21 septempbre 2003

AIMARGUES, salle Lucien DUMAS

 

L'association  LITORARIA et la mairie d'AIMARGUES ont décidé d'organiser ensemble un colloque consacré au Vidourle. Notre objectif est de réunir :

Les différents acteurs qui vivent le Vidourle au quotidien : les pêcheurs, chasseurs, agriculteurs, riverains, sportifs et promeneurs.

Les techniciens spécialistes : géologues, archéologues, historiens, hydrologues, ingénieurs et techniciens de rivière.

          En présence des acteurs institutionnels : mairies et autres collectivités, associations de prévention et de protection, syndicats et structures de gestion et d'aménagement et du public.

                        Sous le regard de notre grand témoin, Jacky Villacèque, grand reporter au MIDI LIBRE

 

Nous souhaitons que ces rencontres permettent un échange des savoirs et des expériences afin :

         D'enrichir la réflexion sur la vie et autour du Vidourle,

         La génération, le confortement,  le transfert d'idées, de concepts, de solutions venues d'autres disciplines,

        Créer des éclairages sur les actions touchant au Vidourle et aux habitants de la vallée littorale du Vidourle.

Cet échange et ces éclairages doivent avant tout profiter aux habitants d'Aimargues et des communes voisines vivant dans cette zone d'expansion des eaux du Vidourle, en leur donnant une occasion importante d'être informés, et de s'exprimer aux cours des débats.

 

LES LIGNES SUIVANTES SONT REGULIEREMENT ACTUALISEES PENDANT LA PREPARATION

 

P R O G R A M M E

  

Samedi 20 septembre 2003

 9h00 – Accueil

 9h30 – Ouverture des Rencontres

Mme Anne-Marie QUATREVAUX, Adjointe au Maire d’Aimargues, M. Claude VIDAL, Président de l’Association LITORARIA

 

10h00 – 11h30

Histoire et archéologie autour du Vidourle

 M. Claude RAYNAUD, Archéologue, Chargé de recherche CNRS, UMR 154

Les recherches archéologiques et historiques conduites ces dernières années ont considérablement enrichi la connaissance des conditions de développement dans la vallée du Vidourle. L'attraction qu'exerce la vallée se manifeste dès le Néolithique, dont les habitats s'établissent en chapelet le long du lit majeur du fleuve. Les fouilles ont mis au jour une série d'habitats ou de lieux de travail aujourd'hui masquées par les manteaux alluviaux.

 Aux âges du Fer s'impose encore une dense occupation des vallées et du littoral, vecteur d'ouverture vers les échanges méditerranéens. C'est à partir du Ier s. avant J.-C. que l'on constate de premiers dépôts alluviaux sensibles dans la ville d'Ambrussum, oppidum-relais sur la voie Domitienne qui franchissait là le Vidourle.

 La voie d'eau conserve son importance jusqu'au  Moyen Age puisque Lunel aménage un port communiquant avec la lagune au moyen de canaux. Ces installations portuaires posent la question de l'évolution des fonds lagunaires, de moins en moins ouverts aux navires. Mais encore au XVIe siècle, l'axe commercial et de communication, reste la lagune.

 La première entreprise de mise en valeur concertée du territoire se fait jour peu après la conquête romaine, lorsque émergent des réseaux d'établissements couvrant l'ensemble du territoire. Un second "front pionnier" s'identifie au Ier s. après J.-C., mais avec désormais une prédilection pour la plaine médiane, en retrait du littoral et à distance des deltas. Nouvelle vague de créations au Ve siècle, avec alors une nette prédilection pour le littoral des étangs et les lits fluviaux, dans le cadre de terroirs humides où sont alors creusées des kilomètres de fossés de drainage. La dynamique de ces terroirs fluviaux s'accentue durant le haut Moyen Age. Parfois même dans l'actuel lit majeur du fleuve, ces habitats paysans s'enracinent et ne disparaissent, très graduellement, qu'aux XIIe et XIIIe siècles. L'un d'entre eux, Dassargues, fouillée près de Lunel, éclaire les conditions de cette désertion.

 Chemins, vignes et champs sont toujours cultivées au XIIIe siècle, malgré le début de dépôts alluviaux qui vont s'amplifier jusqu'à la fin du Moyen Age et au delà, faisant disparaître les anciens fossés mais sans parvenir à effacer la trame parcellaire qui transparaît encore du cadastre actuel. Ces dépôts en brusque recrudescence, on peut en trouver l'origine dans le mouvement de défrichement des collines de l'arrière-pays. Jusqu'alors presque vide d'occupants, ce secteur est marqué par la naissance de nouveaux villages aux XIIe et XIIIe siècles. Près de l'un de ces nouveaux habitats, Saint-Félix-de-Sinistrargues, une fouille a révélé les effets d'une mise en culture au XIIe siècle : rigoles de ruissellement et mise à nu du rocher, puis la réponse et l'adaptation du système agraire : construction de terrasses de soutènement au XIIIe siècle. Ces terrasses, avec leurs réfections et leurs extensions successives, dictaient encore la mise en valeur de cette région collinaire à la fin du XXe siècle. L'équilibre était trouvé, jusqu'aux remembrements en cours, dont on attend les effets ...

 

M. Jean-Pierre TROUCHAUD, Géographe, ancien Directeur de recherche IRD

« Document d’archive : dégâts causés par le Vidourle en 1299 »

 

M. Max DAUMAS, Agrégé de géographie, ancien Professeur des Universités, auteur d’ouvrages historiques sur Marsillargues

LE BAS VIDOURLE : Frontière ou trait d'union ?

            Malgré les difficultés du franchissement du Vidourle pendant des siècles, longtemps la population de Marsillargues, dont le territoire jouxte le cours inférieur du fleuve côtier dans la plaine, a eu des liens beaucoup plus étroits avec les communautés situées au-delà du lit, vers l’est, qu’avec celles situées sur le même côté. Cela se traduisait, sur le plan religieux, pour les cathloques par le rattachement au diocèse de Nimes tandis que les réformés faisaient partie de ce grand ensemble protestant qui aujourd’hui encore s’étend dans ce qui est devenu le département du Gard. De même, du point de vue socio-économique, les agriculteurs marsillarguois disposaient de nombreuses parcelles dans le territoire d’Aimargues et de vastes exploitations dans celui de Saint Laurent d’Aigouze. C’est au delà du Vidourle que les ménagers aisés allaient tenter leur chance en prenant en fermage de grands mas. Les tisserands, longtemps nombreux dans le bourg, dépendaient de la place de Nimes et se refusaient à se mettre au service de celle de Montpellier. Enfin, pour prendre mari ou femme, c’était dans les villages de la rive gauche du Vidourle, que marsillarguoises et marsillarguois allaient de préférence dénicher l’âme sœur. Et c’est encore chez les commerçants de Nimes bien plus que chez ceux de Montpellier, qu’ils allaient faire leurs emplettes.

            On pourrait avancer bien des hypothèses – gratuites – pour expliquer ce qui a priori apparaît surprenant. Toutefois, on peut considérer que c’est le Vidourle qui est à l’origine de cette situation paradoxale. Car si le fleuve a constitué un obstacle redoutable pour la circulation jusque dans un passé assez récent, c’est lui qui a soudé Marsillargues à cet ensemble de la Petite Camargue qu’il a créé, aidé par le Vistre, de ses alluvions, avec une communauté d’intérêts, de coutumes, de culture entre les divers établissements humains qui la composent.


 

 11h30 – Questions – Débat

 

14h00 – 16h00

Le Vidourle : un fleuve pour les loisirs

Table ronde avec : 

M. Jean-Jacques DAUMAS, Président du « Brochet Vidourlais » de Marsillargues, Trésorier de la Fédération de pêche de l’Hérault

« Gestion des populations piscicoles du Vidourle »

Première partie : Qui sommes-nous ? (les acteurs et les moyens)

Les acteurs

Le Vidourle est un cours d’eau non domanial dont la gestion est confiée par le code rural à des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA).

Les AAPPMA concernées dans la basse plaine sont : l’Union des pêcheurs nîmois pour le Gard avec des sections à Gallargues et à Aimargues et pour l’Hérault, la Pescalune de Lunel et le Brochet Vidourlais de Marsillargues. Ces AAPPMA sont groupées en fédérations départementales. Elles se doivent de collecter les taxes piscicoles reversées tous les trimestres au Conseil Supérieur de la Pêche (CSP), organisme sous la tutelle du Ministère de l’environnement via la DDAF.

Les AAPPMA se doivent de respecter un plan de gestion piscicole (PDGP) défini par les autorités de tutelle après études du CSP. Ces plans dictent la conduite à tenir en matière d’alevinage, d’aménagements piscicoles ou autres actions en faveur du milieu. Les AAPPMA se doivent aussi d’assurer la promotion du loisir pêche par le biais d’actions éducatives (Ecoles de pêche) et d’animations (Concours, rencontres etc.).

 Les moyens

Les pêcheurs achètent une carte de pêche dont la moitié finance le CSP, l’autre moitié, les fédérations départementales et les AAPPMA. Le CSP subventionne les fédérations pour la gestion des milieux, travux à vocation halieutique (frayères, passes à poissons etc.) dans la mesure où la démarche s’inscrit dans le PDGP.

Les AAPPMA paient leurs alevins avec leurs moyens propres auxquels s’ajoutent les participations fédérales.

Il ne faut pas oublier les subventions du Club Halieutique, organisme émanant des fédérations et qui se charge de la réciprocité pour les départements de la moitié sud de la France ce qui permet aux pêcheurs adhérents de pêcher partout et aux fédérations plus « pauvres » d’accueillir les pêcheurs des fédérations plus « riches ».

 

Deuxième partie : Le Vidourle dans la basse plaine, un milieu à gérer

 La particularité du Vidourle que l’on néglige parfois, c’est que sans les digues et les retenues, il n’y aurait pas d’eau dans le fleuve en été et donc, pas de poissons.

Le milieu a donc toujours été, depuis le Moyen-âge, sous l’influence de l’Homme qui y a trouvé nourriture, irrigation, fertilité et énergie pour ses moulins.

Des espèces de poissons, vivant à la base dans les marais, ont colonisé le milieu et constitué une population équilibrée, renforcée par les carpes miroirs introduites au Moyen-âge par les moines qui les élevaient et les commercialisaient (diapos)

Les populations riveraines ont capturé pendant des décennies : poissons blancs, perches et brochets, anguilles dans un Vidourle qui communiquait avec les palus par de nombreuses roubines, palus qui étaient de magnifiques frayères. La population n’était pas celle de maintenant, on ne parlait pas de pesticides ou de stations d’épuration et la consommation d’eau était loin d’être ce qu’elle est actuellement ; les berges étaient pâturées et le bois de la ripisylve servait pour le chauffage.

 La situation actuelle

Le Vidourle ne communique plus avec les palus : la reproduction des espèces inféodées à ce type de biotope est quasi nulle si on prend l’exemple du Brochet. Des campagnes de marquage ont montré que les poissons capturés sont à plus de 75% des brochets qui ont été lâchés les deux années précédentes.

Des espèces ont été introduites à l’époque où l’on ne souciait pas de leur impact ; certaines intéressantes comme la Sandre (originaire de l’Europe centrale) et le Black-bass (originaire de l’Amérique du Nord), d’autres plus indésirables (Perches Arc-en-ciel, Poisson-chat pour ne citer que ces deux). Paradoxalement, le Sandre et le Black-bass se reproduisent très bien dans le Vidourle.

L’urbanisation et les facilités de déplacement font que les pêcheurs sont plus nombreux mais ils pêchent pour le loisir et non pour le complément alimentaire. Les débits sont très irréguliers et même si la qualité de l’eau est globalement correcte, l’eau est plus chaude avec les conséquences sur la végétation aquatique : certaines plantes comme les Joncs, les Nénuphars, les Myriophylles régressent avec, en plus, l’aide des ragondins !

L’endiguement actuel offre peu de diversité et les poissons se réfugient surtout dans les bois morts qui leur donnent abri et nourriture. Les pêcheurs ont beaucoup de difficultés à les atteindre et en capturent peu.

La communication avec la mer nous permet de bénéficier de migrateurs comme l’Alose qui est un merveilleux poisson de sport appelé souvent « saumon du pauvre » et qui remonte le Vidourle au printemps pour frayer.

 Troisième partie : Dans ce contexte, que font les gestionnaires ?

 Il est bien évident que nous devons gérer le milieu et les populations piscicoles d’une part, mais aussi les pêcheurs et trouver les moyens financiers que requiert cette gestion.

Gérer les pêcheurs et leurs pratiques

Eduquer, attirer et former les pêcheurs de demain qui ne doivent plus pratiquer la pêche uniquement pour manger.

Favoriser l’accès aux berges et entretenir les postes de peche

Animer, informer, permettre l’accès à de nouvelles techniques.

Tout au long de l’année, nous organisons des opérations d’entretien, des concours de pêche au coup, aux carnassiers et à la carpe avec à chaque fois les captures conservées vivantes et remises à l’eau.

 Gérer le milieu

 Veiller au nuisances : pollutions, dégradations, travaux en rivière. Le pêcheur, homme de terrain est toujours le premier à constater les anomalies ; il se doit de faire remonter les informations à l’autorité de tutelle via son association.

 Compenser les prélèvements de poissons ou les dégâts des crues par des alevinages raisonnés.

Favoriser le passage des migrateurs : anguilles et aloses par la construction des passes à poissons

 Essayer d’améliorer la reproduction naturelle par des frayères destinées essentiellement au Brochet.

 

 

M. William CANUT, Président de l’Association des pêcheurs aimarguois

« Union des Pêcheurs Aimarguois ». Amicale créée le 11/12/1992, parue au Journal Officiel du 06/01/93

« La faune aquatique du Vidourle entre Marsillargues et les portes du Vidourle»

Jusqu’à l’après-guerre 39-45 cette rivière fort poissonneuse « cyprinidés dominants » était peuplée d’Ablettes, Goujons, Chevesnes, Ombres communs, Barbeaux, Sophies, Poissons-Chats, Brochets, Perches, Carpes, Anguilles, Gardons, Brêmes, Tanches, quelques Lamproies, truites, Aloses au printemps. De nombreuses « civelles » remontaient jusqu’au barrage de Marsillargues et tapissaient les murs des anciennes roues à aubes du vieux moulin qui portait les armoiries du Guillaume de Nogaret. En Hiver seulement on pouvait voir évoluer quelques loutres pêcheuses invétérées.

Eté 1945 (j’avais 14 ans), je pris le premier Sandre sous l’usine électrique de Marsillargues, poisson inconnu jusqu’alors dans notre région. Ce furent Monsieur Frizol, secrétaire de Mairie et Monsieur Galtier, vétérinaire à Lunel, qui nous renseignèrent sur son « identité » : « Sandre, poisson venu de l’Europe de l’Est, que nous avons lancé il y a 10 ans auparavant, donc vers 1935 »

Le Sandre proliféra ensuite et quelques cyprinidés disparurent ou presque : Ablettes, Goujons, Ombres, Chevesnes (Cabots), ombres communs, Sophies, Barbeaux. Vint un peu plus tard le « Black-bass ». Actuellement nous assistons à une prolifération inquiétante de plusieurs espèces, ce sont : l’écrevisse américaine (néfaste pour les alevins), le carassin (origine tchèque, néfaste pour les œufs), les tortues d’eau (néfastes pour les alevins), les ragondins (destruction des frayères, la présence quasi annuelle des Cormorans, pêcheurs invétérés, les canards appelants proliférant sans cesse (néfastes pour les alevins), dans un prochain temps, les Silures présents dans le canal du Rhône à Sète et dans le bas Vidourle.

A noter que l’interdiction de la pêche aux filets (décret Bouchardeau) depuis son application en 1986 facilite beaucoup le développement de ces espèces nuisibles et notamment la prolifération du Carassin (poisson plat délaissé par les voraces si gros soient-ils). C’est la multitude de poissons plats (Carassins, Brèmes, Gardons, Carpes), mangeurs de fond (« rabalaïres ») qui anéantit les œufs pondus par les espèces nobles (Sandres, Black, Perches, Brochets).

Lors de « Vidourlades » (eaux troubles), la pêche au carrelet « éclaircissait » les très gros prédateurs (Brochets, Sandres), mangeurs insatiables d’alevins, truites de lâcher et congénères plus petits.

Moralité : il ne fallait pas supprimer les filets, mais tout simplement autoriser des mailles plus grandes comme l’ont fait les Suisses et les Canadiens.

 

 

M. René SERRES, Président de l’Association des chasseurs aimarguois « L’estournau », Vice-Président de la Fédération de chasse du Gard

« Gestion cynégétique sur les berges du Vidourle »

 

            Je vais aujourd’hui vous parler de la gestion cynégétique sur les berges du Vidourle.                    Tout d’abord que veut dire gestion cynégétique ? Et bien tout simplement la gestion des espèces que l’on peut chasser ; l’espèce elle-même, mais aussi l’habitat, la nourriture et les modes de reproduction.

Il y a les mammifères et les oiseaux. Dans les mammifères, deux catégories : les rongeurs et les canidés ; pour les oiseaux, les anatidés et les rallidés qui sont des oiseaux d’eau que l’ont trouve le long des ripisylves des rivières et des zones marécageuses, les turdidés, les colombidés, quelques échassiers et limicoles.

Pour la nourriture de tout ce petit monde, il faut flore et faune ; la flore principalement des graminées des fruits et des baies ; pour la faune, des petits reptiles, des insectes, des mollusques gatéropodes limaçons et colimaçons.

Les mammifères : Nous avons le célèbre lapin de garenne. Cet animal est un rongeur nocturne qui vit dans une garenne ou terrier. Les males se gîtent souvent sous quelques brins d’herbe ou sous un buisson. Leur qualité de terrassier les rend indésirables ce qui leur vaut d’être classés nuisibles 200 mètres de part et d’autre des berges. Nous avons aussi le renard qui en nombre moins important fait quelques dégâts car lui aussi creuse des terriers. Il est carnivore et consomme quelques fruits tels que mûres et raisins. Nuisible, il peut être chassé et même piégé.

Les oiseaux : On rencontre une belle colonie de canards colverts en période de reproduction qui s’étale de mars au 15 mai selon les conditions climatiques. Les poules d’eau, qui elles, se sédentarisent puisqu’elles occupent toute l’année la rivière. Une seule espèce de limicole échassier : la bécasse, qui migre sur la façade atlantique pour gagner l’Espagne.  Les bécasses qui migrent par le couloir rhodanien restent quelque temps sur les zones humides car elles refont le plein de calories avant de reprendre  leur migration. Ce petit oiseau qui pèse de 280 à 350 grammes consomme en moyenne chaque jour 40 grammes de lombrics.                                        Nous rencontrons les turdidés, les grives mauvis, musiciennes, litornes et le merle noir, qui se nourrissent pour la plupart de baies. De juin à fin octobre, on note la présence de tourterelles et de palombes de plus en plus nombreuses et grasses au changement de cultures.

Voilà pour la gestion cynégétique des berges du Vidourle.

 

M. PERIN Jean-Marie, Président de l’Association des chasseurs marsillarguois

« La faune et la flore sur les berges du Vidourle »

 

M. Jean-François JULS, Association Latitude VTT, Organisateur du Raid du Vidourle

 

Pratique : de la source (les Cévennes, au dessus de Saint Hippolyte du Fort, montagne de la Fages, montagne du Liron) à la mer (Grau du Roi, Camargue), en passant par le piémont cévenol (Sauve, Quissac, Sommières), la plaine (Lunel, Aimargues).

Si le domaine est étendu, les pratiques sont nombreuses : cela va de l’activité d’entraînement sportif et des écoles de VTT et des randonnées toute l’année aux sorties pédagogiques avec des groupes scolaires le printemps et plus rarement des groupes de vacanciers l’été (à cause de la chaleur).

Si nous débordons largement vers les bois de part et d’autre du fleuve, plus que nous empruntons les berges (faute d’aménagement ou d’entretien), le Vidourle constitue une identité régionale.

 

Voici quelques réflexions qui peuvent s’inscrire au débat :

 1.      Nous avons donc en ce qui concerne la nature, un rôle non négligeable et peu ou pas pris en compte d’observation. Nous voyons les phénomènes et événements qui contribuent, pas toujours favorablement à son évolution.

Pour exemple des berges non entretenues qui contribuent à la rétention de l’eau en cas de crue, l’urbanisation plus ou moins sauvage des berges. Nous sommes aux premières loges des décharges sauvages et des différentes pollutions. Nous sommes les témoins des événements naturels (érosion) et des conséquences de l’activité humaine (raréfaction des espèces animales sensibles aux traitements agricoles, incendies)

2.      Nous sommes à tort dénoncés comme ayant un effet néfaste sur l’environnement.

Nous ne contribuons pas ou peu à l’accélération du ruissellement des eaux de pluie, nous empruntons des sentiers et chemins fréquentés. L’érosion est davantage due aux fortes pluies et à la nature du terrain. Toute action humaine est érosive, si elle est répétée ou trop importante. A nous de nous limiter. Là encore, aménagements, concertation et encadrement sont des outils efficaces.

 3.       Notre pratique peut paraître intrusive.

Le souci légitime est le respect de la propriété. Personnellement j’ai très rarement eu des problèmes avec des propriétaires, parce qu’il y des situations ou un sourire et un bonjour permettent un accès ; parfois s’arrêter 5 minutes pour discuter est aussi enrichissant que courtois. En tant que fils d’agriculteur, je ne pense pas que ce dernier soit naturellement enclin à clôturer sa propriété, mais le passage répété et non concerté peut l’inciter à la faire.

 4.      Nous prétendons légitimement avoir une action d’information et de sensibilisation des publics sur la particularité de l’écosystème du Vidourle, de prévention des risques et des différentes pollutions possibles.

Le vététiste est un amoureux de la nature, loin de lui de vouloir y porter préjudice, ce serait porter atteinte à son espace de loisir. Mais comme toute autre catégorie de population, il a besoin d’être sensibilisé voire éduqué à l’environnement et son respect.

Cela passe par une pratique correctement encadrée des différents publics (jeunes et scolaires, adultes sportifs ou pratiquants occasionnel). Nous ne faisons pas que pédaler et même les plus sportifs trouvent un intérêt aux paysages, à l’habitat, la faune, la flore ou la géologie.

 5.       Nous regrettons un manque de communication entre les utilisateurs (cyclistes, chasseurs, pécheurs, randonneurs ), les propriétaires et exploitants agricoles est les gestionnaires techniques ou économiques de cet immense bassin du Vidourle.

C’est la communication qui nous permet d’avancer. On peut ainsi obtenir un accord de passage qui ne nuise pas aux cultures et à la faune. Il est plus facile d’organiser une manifestation lors que le dialogue est instauré.

 6.       L’Etat, (ses organes déconcentrés et décentralisés) ne prend pas suffisamment en compte l’avis des professionnels de loisir pour mettre en place un aménagement concerté et pertinent des abords du Vidourle et des espaces naturels en général.

Nous souhaitons être associés aux discussions concernant l’aménagement du Vidourle, parce qu’il y a encore fort à faire en matière d’information et de sensibilisation et qu’il est fort possible d’aménager des sentiers pédagogiques sur les berges du Vidourle.

Les discussions sur l’aménagement sont autant d’occasions de rencontrer les parties prenantes, de leur faire part de nos doléances et d’écouter les leurs.

 Conclusions :

Concertation, communication, éducation, respect, tolérance et partage sont des valeurs d’actualité, pour une pratique durable et responsable.

Nous sommes fiers de notre région, c’est pour cela que nous voulons la faire connaître.


 

 

 

16h00 – Questions – Débat

 

16h30 – Pause

 

 

16h50 – 18h00

Le Vidourle : les hommes face à un phénomène naturel

 

M. Mathieu BARBERY, Prévisionniste météo sur Canal Satellite

« Les épisodes cévenols et la culture du risque météorologique »

La définition d'un épisode cévenol, les situations météo les engendrant et comment les prévoir (brièvement, pas besoin d'entrer dans le détail). Comment s'informer par d'autres sources météo par le biais d'internet sur la prévision d'un épisode cévenol. La culture du risque météo: les orages et leurs dangers, comment interpréter les alertes météo, la conduite à tenir et comment se tenir informé pendant une situation météo dangereuse. On pourra évoquer également mon déplacement volontaire dans le Gard les 8 et 9 septembre 2002, mon vécu de la situation.

 

M. René PARIS, Ingénieur Arts et Métiers

« Vidourle et les hommes : intérêts et contraintes »

 

‘’ Vidourle et l’ingéniosité humaine avec ses limites dans l’évolution historique 

- culturelle, sociale, économique – des deux derniers siècles ‘’

            Vidourle rappelle, par ses crues très importantes (plusieurs par siècle), qu’il a besoin d’un certain territoire pour assurer pleinement sa fonction dans le grand cycle de l’eau.

            De leur côté, les êtres humains ont vu depuis les temps les plus anciens (leur ingéniosité le leur permettant), tout l’intérêt qu’ils pouvaient tirer du fleuve : énergie (moulins), irrigation, eaux industrielles, pêche …

            Mais Vidourle apportait certaines contraintes : création de ponts pour les voies de circulation, endiguements, passage des crues ….

            Au fil des ans, l’importance relative intérêts-contraintes a évolué. Jamais sans doute plus qu’actuellement, le fleuve a fait l’objet de tant d’attentions, si l’on en juge par la somme d’études faites ou lancées et par le nombre d’acteurs qui se sentent concernés.

            Vidourle est le censeur. Avec ou sans barrages ou retenues collinaires, avec de nouveaux champs d’expansion à trouver, avec d’autres digues, il remplira sa fonction.

            Les besoins des hommes deviennent sur le territoire du fleuve de plus en plus contraignants, sauront-ils gérer la complexité technique, économique, relationnelle particulière à notre époque ? La réponse est à venir.

18h00 – Questions – Débat 

18h30 – Apéritif Salle Lucien Dumas 

 

21h00 – Veillée (Salle Monique Bornet)

Mémoires 

Contes

Pièce radiophonique présentée par le CEMEA

Mémoire des Anciens

 Nous entendrons avec plaisir les souvenirs de nos aînés.


 

Dimanche 21 septembre 2003

 9h30 – Accueil

 10h00 – 11h30

Aménagements d’hier et d’aujourd’hui

 M. Dominique GARREL,

« Gestion traditionnelle de l’eau dans les hauts cantons du Vidourle »

  Il nous faut placer comme cadre en premier lieu que même si notre problématique est l’eau, nous sommes dans un pays sec.

C’est pourquoi nos ancêtres avaient pour retenir l’eau, la freiner : le tancat ou la rascaça. Ils captaient l’eau car ils en avaient besoin pour leur culture, pour le pâturage des animaux. L’eau descendait lentement à flanc de colline dans des béals.

Plus bas encore dans la vallée ils avaient érigé la paissiero et la levade qui était utilisées pour remplir des gorgas qui elles-mêmes servaient à mettre en mouvement des molins bladiers, folons, des ressas, des malhs.

Plus bas encore ils avaient creusé l’acanal et la roubine.

Bref nos vieux avaient un savoir précieux de l’eau. Ce savoir là s’est dilué.

De l’eau on a plus besoin ! Il n’y a quasiment plus de cultivateurs dans nos montagnes. Plus d’utilité d’un précieux liquide qu’on laisse donc partir le plus rapidement possible en aval vers une plaine, vers Aimargues où elle arrive toujours plus vite et toujours en plus grande quantité.

amistas d'ici

 

M. Bernard DARTAU, Ingénieur en chef au Conseil Général de l’Hérault, Syndicat mixte Interdépartemental du Vidourle

« Histoire de l’aménagement du Vidourle » - « Le métier d’ingénieur hydraulique »

  La contribution vise dans un premier temps à rappeler l’histoire des aménagements du bassin et dans une deuxième partie, à évoquer la fonction et les méthodes d’un professionnel de l’eau dans une collectivité territoriale aujourd’hui.

L’histoire du Vidourle est marquée par les deux caractéristiques essentielles du Vidourle : des étiages très sévères, des crues très puissantes. En particulier pour les crues, ce contexte a toujours été source de difficultés pour les riverains plus ou moins bien résolues dans l’histoire par la mise en œuvre d’aménagements qui constituent aujourd’hui un héritage considérable et parfois encombrant.

Les démarches actuelles sont à la fois liées à cette continuité et par ailleurs marquées par une évolution très importante de ce contexte, autant du point de vue de la vulnérabilité, que peut-être, de l’aléa et aussi de la réglementation. De ce fait, elles constituent probablement une étape marquante de l’histoire du fleuve, dont la réussite sera d’autant plus facile qu’elle prendra mieux en compte la nature du fleuve

Mme Cécile MUNDLER, Ingénieur, chargée de mission au Syndicat Mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise

Le rôle des zones humides dans l’expansion des crues du Vidourle

Le 9 septembre 2002, les deux tiers du débit de pointe du Vidourle en crue (2300 m3/s) se déversaient dans la plaine d’Aimargues (le lit de Vidourle ne peut contenir que 900m3/s). Tous ces écoulements ainsi que la totalité du débit du Vistre et le ruissellement des costières se sont accumulés dans les parties basses des marais de Saint Laurent d’Aigouze, d’Aimargues et du Cailar (1000 ha) ou sont remontés à contre-sens dans le canal du Rhône à Sète pour inonder les étangs et marais de Vauvert, Beauvoisin et Saint Gilles (4300 ha). Il faudra plus d’une semaine pour évacuer cette immense lame d’eau par le chenal maritime, unique exutoire vers la mer (voir jusqu’à un mois dans certaines poches d’eau bloquées par des digues, malgré l’emploi  de pompes)

En raison de la topographie des lieux, le chenal maritime qui traverse les zones urbaines d’Aigues-Mortes puis du Grau du Roi est actuellement l’unique exutoire vers la mer de la moitié du débit du Vidourle et de la totalité du Vistre ainsi que des eaux de ruissellement du bassin versant des costières drainées par le Canal du Rhône à Sète.

Dans l’attente des études hydrauliques en cours de réalisation par le Syndicat Mixte interdépartemental du Vidourle qui permettront de décrire précisément cet événement, on peut estimer le volume stocké dans les zones humides du Gard à plus de 10 millions de mètres cube dans les marais du Vistre et 40 millions de mètres cubes dans le secteur du Scamandre Charnier.

Sans cette possibilité de stockage dans les zones humides de la Camargue gardoise (environ 50 millions de m3) les conséquences de cette inondation auraient été aggravées sur les parties basses de Saint Laurent d’Aigouze, Aimargues et Le Cailar, les zones urbaines d’Aigues-Mortes et les hameaux de Gallician et de Franquevaux auraient été sans doute très touchés.

La Commission Locale de l’Eau de la Camargue gardoise réunie le 10 décembre 2002 concluait sur la nécessité de maintenir et si possible restaurer les champs d’expansion de crue en Camargue gardoise, mais aussi de rechercher des champs d’expansion côté héraultais du Vidourle et notamment vers l’étang de l’Or via les portes du Vidourle.

 Depuis, le Syndicat Mixte du Vidourle a intégré l’ensemble du territoire camarguais (Gard et Hérault) dans la zone d’étude de cette crue. Cette étude de modélisation hydraulique permettra de tester de nombreux scénario d’amélioration du transfert de crue et de restauration de champs d’expansion.

Conjointement, le département du Gard est en train de réaliser un « plan de prévention des risques » qui comprend la mise en place de retenues amont et la restauration de champs d’expansion de crues en Camargue notamment dans les anciens marais de la Souteyranne (1000 ha) situés à la confluence du vieux Vistre et du Canal du Rhône à Sète. Cette action s’inscrit dans la continuité de la politique du Département qui dès 1998 inscrivait une zone de préemption prioritaire afin de restaurer les écoulements dans les zones humides de basse vallée du Vistre (327 ha acquis dans ce secteur entre 1993 et 2000).

 L’intérêt de cette démarche est multiple :

 -          d’un point de vue hydraulique : augmenter les volumes de stockages pendant la crue et accélérer la mobilisation des zones humides qui de toute façon ont subit l’inondation. Diminuer les hauteurs d’eau et les temps de submersion des parties amonts, réduire les surfaces inondées en aval (Aigues Mortes) et en amont par surélévation des lignes d’eau (Aimargues, Saint Laurent, Le Cailar), réduire le risque inondation pour des zones urbaines non touchées en 2002 mais qui auraient pu l’être s’il y avait eu un crue concomitante du Vistre.

-          D’un point de vue physique et patrimoniale, favoriser la sédimentation sur les zones humides donc ralentir le comblement du chenal maritime et des lagunes en aval, restaurer le cas échéant des zones humides, leurs fonctions écologiques et d’usage, favoriser un renouvellement important des masses d’eau dans les marais en voie d’asphyxie… 

Ces démarches relèvent d’une approche cohérente de la gestion des crues entre l’amont et l’aval des cours d’eau, la rive droite et la rive gauche, la protection des zones urbaines, agricoles ou naturelles. Elles nécessitent du temps et de la concertation entre tous les acteurs concernés. C’est le prix à payer pour garantir un traitement équitable et durable du risque inondation à l’échelle du bassin versant.

 

 11h30 – Questions – Débat

12h00 – Clôture des Rencontres

M. Jean BRUCHET, Maire d’Aimargues, Conseiller Régional

  

13h00 - Repas au bord du Vidourle sur réservation

(remplir et retourner le coupon ci-joint avant le mardi 16 septembre 2003)

 A partir de 15h00

Après-midi au bord du Vidourle

 Discussions

Promenades sur les berges

Atelier de jeu « Rivermed » (informations et inscriptions sur place)

 

__________________________________________________________________________

 

Une exposition photo sur le thème du Vidourle se tiendra dans la salle Lucien Dumas. 

Toutes contributions acceptées (contacter olivier Calleriza     04 66 88 55 30   ou   ocall@mageos.com )