NOTICE DE LA PROSPECTION-INVENTAIRE DE 1998

rédacteur / responsable opération Claude Raynaud

 

Le CASTELLAS ( site n° CAI 31)

coordonnées Lambert : Ax : 753 Ay : 3154,200 z : 3 à 4 mètres

cadastre : section H , parcelles 139 (découverte 1980), «  une rue près du temple ( découverte 1971),

399 – 400 (prospection 1998)

 

occupation du sol : bâti, voirie, cimetière, labour.

Superficie : difficile à cerner faute d’indices homogènes, au minimum 3 ha pour la partie visible autour du cimetière, 9 ha si l’on englobe le village jusqu’à la parcelle 139 (Bd Gambetta).

Contexte topographique et géo- pédologique : petite butte émergeant de 1 à 2 mètres par rapport à la topographie locale ; sol d’apport alluvial holocène, limoneux-argileux (Arnal 1984, unité n°13) et 14), au confluent des vallées du Vistre et du Rhôny. Ce dernier, détourné à une date incertaine (Moyen Age ?) vers le nord du castrum du Cailar, coulait initialement au sud du site, où persiste un large fossé servant encore d’exutoire aux crues, vers le cours du Rhôny Vieux.

Géographie historique : Plusieurs chemins convergent vers le cimetière villageois, mais les modifications successives de l’hydrographie et les contraintes de passage des deux rivières brouillent la lecture des communications. Celles-ci durent longtemps reposer essentiellement sur les voies d’eau.

Les vestiges sont localisés sur une butte inscrite dans une forte anomalie paysagère, figure ovale de 290 m. du sud-ouest au nord-est pour 230 m. du nord-ouest au sud-est ; ce relief est souligné à l’ouest et au sud par le fossé/Rhôny fossile, à l’est par l’avenue Louis Blanc, au nord par la rue Bernard Lazare.

vestiges : La première découverte remonte en 1971 lorsqu’un chenet à tête de mouton ( ?) fut découvert «  dans une rue près du temple » à l’occasion de travaux de voirie. Un second chenet à tête de cheval ( ?) fut découvert lors de travaux sur la parcelle 139 ( Pizzéria Bd Gambetta) : voir Garmy, Pey 1981.

Ces indices demeuraient dépourvus de contexte jusqu’aux prospections menées par notre équipe, qui ont permis de recenser d’abondants vestiges d’habitat autours du cimetière, près du lieu de découverte du premier chenet. Les éléments les plus abondants sont de gros fragments de tuile ainsi que des moellons de calcaire dur, probablement rapportés de bancs rocheux des environs de Codognan.

mobilier : abondants fragments d’amphore massaliète ( bords de type 3 et 5), de céramique attique (anse de kylix), campanienne , pseudo-ionienne, céramique non tournée, dolium.

Eléments plus rares de céramique gallo-romaine (africaine de cuisine, luisante, amphores italique, de Bétique, africaine), et de vaissele médiévale (kaolinitique, glaçurée de l’Uzège).

identification du site : l’essentiel des éléments chronologiques renvoie au IIème Age du Fer, entre les Ve et IIe s. av. J.-C., au cours duquel le site du Cailar abritait un vaste habitat, probablement une agglomération. Le site semble moins densément occupé à l’époque gallo-romaine, au moment où le peuplement semble plutôt dispersé sur l’ensemble de la commune. Les indices redeviennent denses au bas Moyen-Age, manifestant le développement du castrum.

- suite à donner : Il s’agit d’un habitat d’un intérêt majeur pour l’histoire de la Vistrenque et de la petite Camargue. Il conviendrait donc, en concertation avec les élus locaux, de mettre en place un suivi des travaux de voirie et d’urbanisme et d’écarter tout risque de destruction par des travaux d’aménagement dans le secteur non bâti. Une prospection magnétique serait souhaitable afin de prélever des indices de datation précis (monnaies). L’étude topographique par un relevé hypsométrique préciserait aussi notablement la perception du site. Enfin une série de sondages archéologique dans la partie non bâtie (parcelle 400) livrerait certainement des informations décisives sur la chronologie de l’habitat et sur l’état de conservation des vestiges.

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